19/04/2021
Information
sylvie le grand

CVasThera, la jeune biotech alliant agilité et expertise !

La Technopole accompagne CVASTHERA depuis sa création en 2016. La force de CVASTHERA est son excellence scientifique et sa capacité à valoriser et développer des molécules innovantes sur des maladies sans traitement efficace. La Technopole les soutient dans leur recherche de partenaires et de financements afin de franchir les différentes phases précliniques. Sylvie Le Grand, sa cofondatrice nous expliique...

 

Castres-Mazamet Technopole – CVasThera, que cache le nom de l’entreprise ?  Quelle en est la signification ?

Sylvie Le Grand - CVASTHERA a été créé en 2016, la première année post lancement, nos projets de recherche portaient essentiellement sur les maladies cardio-vasculaires d’où le nom CVasThera pour Cardio-Vasculaire Thérapeutique. Aujourd’hui, Le nom de la société est resté même si nos thématiques ont changé. Un an post lancement, nous avons réorienté nos travaux sur les maladies « rares », pour répondre à un besoin médical non couvert. Ainsi notre projet phare, CVT120165 est un candidat médicament dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques, plus précisément la maladie de Crohn.
 

CMT – Pouvez-vous nous en dire plus sur l’ambition et les valeurs de CVasThera ? (ce qui vous anime) 

SLG - Nous poursuivons un rêve « parvenir à mettre un médicament sur le marché ». Nous recevons régulièrement des messages de personnes désespérées qui ne sont pas répondeurs aux traitements actuels. Notre projet, avec une première étude clinique planifiée en 2022-2023 est une source d’espoir pour ces patients et nous ne voulons pas les décevoir. C’est ce qui nous anime au quotidien.    
 

CMT – Parmi les entreprises biopharmaceutiques quels éléments principaux vous différencient des concurrents ?

SLG - Je dirais que la petite taille d’une biotech est dans un sens un avantage, cela confère un dynamisme singulier, des prises de décisions plus rapides, des échanges avec nos prestataires plus collaboratifs. La complémentarité des fondateurs et leur professionnalisme est un également un atout.
De plus, l'originalité de CVasThera est basée sur une accélération du développement de ces composés afin de créer rapidement de la valeur, sur des indications thérapeutiques nécessitant des études cliniques rapides avec un nombre limité de patients et une mise en évidence accélérée de la preuve d'efficacité.
 

CMT – CvasThera est une petite structure, efficace, agile et misant beaucoup sur des collaborations de hauts niveaux techniques et scientifiques. Parlez-nous justement de vos partenaires majeurs ?

SLG - Deux partenaires majeurs ont été la clef de voûte durant le programme préclinique du projet. Il s’agit

  1. de l’Institut de Recherche en Santé Digestive basé à Toulouse dirigé par Dr Nathalie Vergnolle qui a mis en évidence la preuve de concept (POC) pharmacologique de notre candidat médicament et
  2. La plateforme GALA dirigée par Mme Maria-Ines Ré, une plateforme technologique de recherche et innovation en galénique avancée.

De part l’implication de ces 2 collaborations de hauts niveaux scientifiques, le programme préclinique du projet CVT120165 est finalisé et propose une innovation de rupture de part sa cible pharmacologique unique associée à une formulation originale vectorisant le principe actif dans les zones lésées du tractus intestinal.

 

Sylvie Le Grand

 

 

CMT – CVaThera travaille notamment sur un futur médicament contre la maladie de Crohn, une maladie rare très invalidante. Pouvez-vous nous dire deux mots sur cette pathologie de plus en plus fréquente ? 
SLG - Oui effectivement, la maladie de Crohn est un problème de santé publique majeur selon l’avis de la HAS (Haute Autorité de Santé). On estime à 3 millions de patients atteints de la maladie aux US et en Europe, avec une incidence (nombre de nouveaux cas par an) relativement élevée. On note que la maladie de Crohn est plus fréquente dans les pays nordiques et suit le niveau de développement du pays. Ainsi, plus le pays "s’occidentalise" et donc change de mode de vie et d’environnement, plus la maladie de Crohn émerge à son tour.

 

CMT - Quelles sont les raisons qui vous ont poussés à tenter l’aventure entrepreneurial après 25 ans au sein des laboratoires Pierre Fabre.

SLG -25 ans au sein d’une même entreprise c’est long et j’étais arrivée au bout du chemin d’autant plus que les valeurs du groupe n’étaient plus les mêmes après la disparition du père fondateur, Mr Pierre Fabre. Et puis cette création d’entreprise était une aventure commune avec mon mari Bruno, nos compétences complémentaires un atout, et nous avions des molécules à valoriser avec un fort potentiel. L’alchimie de toutes ces raisons m’ont fait franchir le Rubicon et aujourd’hui je ne regrette rien même si l’entreprenariat n’est pas un long fleuve tranquille.

 

CMT – Vous êtes co-fondatrice de l’entreprise, quel est votre rôle au sein de CVasThera au quotidien ?

SLG -Nous sommes donc 2 co-fondateurs et nos rôles respectifs se sont dessinés, affinés au fur et à mesure que CVasThera grandissait.

Aujourd’hui Bruno gère les aspects scientifiques du/des projet(s) et propose des activités connexes de consultant.

Pour ma part, j’ai une double casquette d’une part le management des projets et d’autre part, la gestion financière et administrative de CVasThera. J’avoue que ce côté multifonctions est intéressant et stimulant au quotidien.

 

CMT – Vous vous êtes lancée dans l’entrepreneuriat il y a maintenant 5 ans, quel est votre plus belle réussite à ce jour ?

SLG -D’être encore là ! C’est-à-dire que notre structure existe toujours et que nous développions deux projets de recherche avec de belles perspectives.

 

CMT – En mars CVasThera a levé 1,3 million d'euros pour la préparation d’un essai clinique. Quelle est la prochaine étape que nous pouvons vous souhaiter ?

SLG -Tout d’abord, je souhaite remercier le fond d’investissement OCSEED qui nous a fait confiance pour soutenir cette levée ainsi que nos partenaires institutionnels : La région Occitanie et la BPI.

La somme de 1,3million n’est malheureusement pas suffisante pour réaliser l’étude clinique planifiée en 2022-2023. De ce fait, nous débutons d’ores et déjà une campagne de levée de fonds pour boucler l’enveloppe nécessaire. Le succès de cette levée est primordial pour poursuivre le plan de développement.


CMT – Auriez-vous des conseils à partager à celles et ceux qui voudraient se lancer dans l’entrepreneuriat et l’innovation ?

SLG -Se lancer dans l’entreprenariat est une prise de risque et le succès n’est pas forcement au bout surtout dans le domaine des biotechs et de l’innovation. Avant de franchir le pas, je dirai qu’il faut évaluer ce que nous admettrions, pourrions perdre en cas d’échec. S’imaginer en situation critique et l’accepter est déjà une première étape de franchie.

Mais aussi et surtout avoir foi en ses idées et projets, ne pas se décourager et se faire accompagner sur les métiers hors du champ de compétence des fondateurs.

Toutes nos actualités